Un beau dessin est toujours vendeur. Ces dernières années les cabinets d’architectes multiplient les projets de jardins verticaux, mettant en avant la nature au coeur du milieu urbain. Dans ces complexes modernes, les plantes jouent tantôt un rôle esthétique, tantôt dépolluant et isolant ou encore nourricier. Ces fermes d’un nouveau genre, « les farmscrapers » représentent-elles réellement une voie crédible pour la production de nourriture ?

Le futur alimentaire

L’alimentation au XXIème siècle devient un réel défi ; les surfaces arables sont d’ors et déjà surexploitées (15% d’entre elles sont polluées ou très appauvries) ; la population mondiale passera de 7 à 10 milliards d’ici 2050 et le changement climatique à l’échelle planétaire provoquera à terme une réorganisation des cultures traditionnelles. Le débat fait rage sur les nouveaux dogmes censés régir l’agriculture de demain.

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Pour certains, le salut passe par l’innovation technique. Cultiver au coeur des centres urbains résoudraient les problèmes de transport, limiteraient la pollution par captation du CO2 ambiant et la verticalisation des cultures permettrait de contourner le problème du manque de surface arable au sol.

A quoi ressemblent ces fermes high tech?

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Les « farmscrapers » syncrétisent beaucoup d’aspirations. La construction en elle-même se doit de répondre aux nouvelles normes environnementales, en étant autosuffisant sur le plan de l’énergie notamment. Les technologies telles que l’éolien ou le solaire sont plébiscitées.
Le recyclage des eaux usées et des déchets s’intègre volontiers au programme ; l’objectif étant de limiter l’empreinte environnementale à tous les niveaux.

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Pour gagner un maximum d’espace au sol, l’hydroponie et l’aéroponie (les techniques que nous utilisons pour nos murs végétaux) permettent de simplifier la logistique, en privilégiant des substrats légers et inertes. L’aquaponie est aussi une technique de culture interessante pour ce type d’organisation.

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Les critiques

Toutefois, ces projets qui rêvent en vert ne convainquent pas tout le monde. Des critiques virulentes mettent à mal plusieurs points cruciaux.
.Les couts d’installation sont supérieurs à tout ce qui peut se faire en « milieu naturel » Les millions dépensés pour une seule ferme pourraient être utilisés ailleurs, pour subventionner des projets moins impressionnants mais plus efficaces et plus proches de nous et surtout plus proche des cycles naturels.
.Dans les villes à forte densité, loger des carottes et pousser les gens vers la périphérie peut faire grincer des dents.
.Les productions en milieux stériles ne sont pas effet les plus qualitatives. Les tomates provenant des fermes hydroponiques au rendement démesuré, tout le monde connait et personne n’apprécie.

En somme, on attend toujours des projets pilotes qui permettent de tester ces belles idées en conditions réelles.

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